Fès est à l'heure actuelle la troisième ville du Maroc en terme d'habitants. Sa fondation est traditionnellement située au début du IXe siècle, sous le règne d'Idriss II, mais certains historiens la font remonter à la fin du VIIIe siècle, sous le règne d'Idriss Ier, père du précédent.
Sa médina,
la plus vieille (avec celle de Tunis) est une des plus grande du monde, un exemple
modèle d'une ville orientale, placée sous la protection de l'UNESCO ; elle est inchangée depuis le XIIe siècle.
Le bleu profond de ses céramiques est l'un des symboles de Fès. Son
rayonnement international passé en fait l'une des capitales de la
civilisation arabo-musulmane aux côtés de Damas, Bagdad, Cordoue, Istanbul, Grenade ou encore Alexandrie.
Selon une légende, le nom de la ville viendrait de la découverte d'une pioche à l'emplacement des premières fondations.
Fès ne se livre pas facilement. Pour y accéder, il faut rentrer par
la grande porte. Fès est un
sanctuaire. C'est ainsi d'ailleurs que les soufis, ces initiés de l'islam, l'ont toujours appelée : la Zaouïa.
Le voyageur qui venait de loin savait qu'en arrivant aux portes de la
ville, c'est à son fondateur et à son saint patron lui-même qu'il
demandait l'hospitalité. Pour lui, Fès est la ville de Moulay Idriss.
Fès, qui fut pendant plusieurs siècles une capitale politique et
intellectuelle du Maroc, était devenue un centre de rencontres et
d'échanges. On rapporte que Sylvestre II (Gerbert d'Aurillac), Pape de 999 à 1003, y séjourna dans sa jeunesse pour y faire des études à la suite desquelles il introduisit les chiffres arabes en Europe. Maïmonide, médecin et philosophe juif, y vécut également quelques années durant lesquelles il enseigna à la Quaraouiyine.
L'œuvre de ce philosophe est une merveilleuse illustration de cette
symbiose de la culture judéo-islamique qui avait prévalu en Andalousie, et trouvé un écho similaire à Fès.
Capitale culturelle et spirituelle du Maroc, Fès est une ville
millénaire. En la parcourant, on peut facilement se laisser emporter à
travers son histoire, grâce à ses nombreuses mosquées, médersas, fondouks, fontaines et salles d'ablution, jardins historiques, murailles et remparts, portes fortifiées, mellah et synagogues, manufactures, mausolées, palais et riads, places et souks.
Des Idrissides aux Alaouites,
des Andalous aux Juifs, toutes les dynasties et tous les peuples ont
laissé leur empreinte sur la ville. Ces dernières années de nombreux
monuments ont été restaurés, comme la médersa El-Attarîn, la médersa Bou-Inania (XIVe siècle), la Magana (une horloge hydraulique unique au monde) et la bibliothèque de la mosquée Quaraouiyine. Cette dernière possède de très rares manuscrits écrits par de célèbres savants comme Ibn Rochd (Averroès) ou Ibn Khaldoun. Appelés "monuments verts", les jardins du palais Batha, construits au XIXe siècle par le sultan alaouite Moulay Hassan Ier et celui du Riad Moqri datant du début XXe siècle
ont retrouvé leur végétation. Aujourd'hui la médina est le principal
pôle d'attraction. Toutefois, quelques centres culturels et galeries
voient le jour : le Centre culturel municipal Agdal (près de la place
Florence) compte une salle de spectacles et une galerie d'exposition.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire